L’isolation et gestion de la vapeur d’eau

Rédigé le 27 janvier 2021 | Catégorie(s) : Actualités

Condensation dans l'habitat

L’équipe Biosfaire vous propose un sujet d’isolation qui donne lieu à bien des échanges entre professionnels du bâtiment : La gestion de la vapeur d’eau. Hep là, petite minute ! Avant de lire cet article, si ce n’est pas déjà fait lisez notre article sur les notions à connaître pour votre isolation, il vous aidera à mieux comprendre cet article.

Reprenons…

Rappel des règles de physique :

  • Règle N°1 : C’est toujours le froid qui attire le chaud & pas l’inverse !
  • Règle N°2 : l’eau liquide est plus conductrice de chaleur que l’air.

Il faudra éviter la condensation dans les parois car elle représente une formidable porte de sortie pour la chaleur, un nid à moisissures et entraînera à terme des dégradations.

  • Règle N°3 : L’air chaud supporte une plus grande quantité de vapeur d’eau que l’air froid.

Bon à savoir : l’hiver, votre maison est une vraie cocotte minute. L’air intérieur est plus chaud que l’air extérieur. Lorsque vous cuisinez, ouvrez un lave-vaisselle, prenez des douches ou tout simplement lorsque vous respirez, vous dégagez de la vapeur d’eau. Si l’air est plus chaud, alors il supportera mieux toute cette humidité que l’on appelle hygrométrie pour décrire le taux d’humidité d’une maison. Attention, ce n’est pas une raison pour augmenter le chauffage… Une bonne gestion de l’humidité passe par la ventilation et une bonne isolation.

Ce qu’on souhaite éviter pour une bonne isolation :

– Le point de rosée

Les grandeurs que sont la température et le taux d’humidité essaient naturellement de s’équilibrer entre l’intérieur et l’extérieur de la maison. Cela qui entraîne un flux gazeux dans les parois et ce malgré la mise en place d’un système de ventilation qui est indispensable !

En traversant la paroi, l’air de l’intérieur plus chaud et la vapeur d’eau qu’il transporte sont de plus en plus au contact du froid. La baisse progressive de la température amène un risque de point de rosé.

On appelle « point de rosée » le moment où l’eau, sous forme de vapeur, se transforme en eau liquide.

Solutions:

  • Il faut privilégier l’isolation par l’extérieur.
  • Il faut faire en sorte que les couches successives qui composent la paroi soient de plus en plus ouvertes à la vapeur d’eau. (intérieur vers l’extérieur)
  • Il faut réaliser une bonne étanchéité à l’air. En fonction du support, cette étanchéité peut être un enduit (murs en pierre) ou un frein vapeur placé côté intérieur. Attention : la pose doit être minutieuse et continue !

– La condensation

On se concentre, car voici un dernier élément à souligner :

On peut avoir un courant d’air sans courant de vapeur d’eau et inversement. En effet, les flux ne sont pas provoqués en fonction de la quantité de vapeur d’eau dans l’air, mais plutôt en fonction du taux de vapeur d’eau à une température donnée. 

La condensation peut être occasionnée par:

  • Une mauvaise étanchéité à l’air et à la vapeur d’eau.
  • Un bâtiment mal ventilé, et/ou mal isolé.
  • Des menuiseries de mauvaise qualité ou mal entretenues.
  • La vapeur d’eau qui entre en contact avec un élément froid (vitre, paroi).
  • Un pont thermique.

Une construction, même très bien isolée, présente des points faibles. Des espaces infimes, qui entraînent des fuites de chaleur et peuvent nuire à la pérennité du bâtiment. Ces points se situent généralement à la jonction entre les fenêtres, murs, planchers, toitures.  On appelle ça des ponts thermiques. C’est pour limiter ces ponts thermiques qu’il est vivement recommandé de réaliser une isolation par l’extérieur.

pont thermique avec et sans isolation extérieur

Exemple d’une bonne isolation extérieur évitant les ponts thermiques

Tout bâtiment qui est occupé nécessite un système de ventilation régulier et suffisant. Il faut privilégier une ventilation légère, mais constante plutôt qu’une évacuation puissante et de courte durée. Pour un bon renouvellement d’air, nous conseillons également d’ouvrir régulièrement les fenêtres.

Les notions théoriques à connaître pour choisir plus facilement son matériau

– La perméabilité à la vapeur d’eau des matériaux

Voici quelques notions pour vous permettre de comparer les matériaux et plus particulièrement les membranes frein-vapeur ou pare-pluie entre elles :

« Le coefficient de résistance à la diffusion de la vapeur d’eau » est la capacité qu’à un matériau à résister au passage de la vapeur d’eau. Il est symbolisé par le μ et n’a pas d’unité de mesure. Ce coefficient, propre à un matériau, ne varie pas avec l’épaisseur de ce dernier. C’est donc une caractéristique intrinsèque au matériau. Il est calculé comme cela : μ = δair / δmatériau (δ étant la perméabilité de l’air ou du matériau). 

μ de l’air = 1 . Donc plus il est petit, plus la vapeur d’eau traverse facilement le matériau.

Pour être plus parlant, voici des exemples de matériaux qui ne sont pas perméables à la vapeur d’eau :

  • le μ du granit est 10 000,
  • du polystyrène extrudé est de 150,
  • du béton plein varie de 70 à 130
  • du ciment est de 82.

En voici qui le sont :

  • Les panneaux OSB ont un μ de 30 à 50. Ils sont régulièrement utilisés comme frein vapeur. Attention toutefois à bien faire l’étanchéité entre chaque plaque et à recouvrir chaque trou avec un scotch ou des accessoires étanches à l’air type Tescon vana de chez Proclima.
  • le béton de chanvre à un μ de 6 à 8,
  • les panneaux de fibre de bois ont un μ de 5,
  • la plaque de plâtre de 6 à 10,
  • la laine de verre & laine de roche = 1.

« La résistance à la diffusion de la vapeur d’eau s’exprime en mètres et indique l’épaisseur de lame d’air équivalente. Sd = μ x épaisseur en mètre. Plus elle est élevée et plus le matériau est résistant au passage de la vapeur d’eau. Plus l’épaisseur du matériau est importante, plus la vapeur mettra du temps à traverser ».

Pour éviter que la vapeur d’eau condense, il faut que la paroi extérieure ait un Sd inférieur à celui de la paroi intérieur ou inférieur à 1m.

– Sous toiture

Sous une toiture on laisse obligatoirement une lame d’air ventilée. Mais l’air froid du dehors ne peut absorber toutes les calories qui sortent de la paroi. Il y a un risque de :

  • condensation voir formation de givre sur l’isolant (Humide, l’isolant perd de son efficacité.)
  • dégradation des bois de charpente.

Il faut donc :

  • freiner la quantité de vapeur qui transite dans la paroi,
  • poser un pare-pluie (étanche à l’eau et à l’air mais ouvert à la vapeur d’eau).

Il existe 4 familles de pare-vapeur :

  • E1 : Sd compris entre 2 et 5m (frein vapeur)
  • E2 : Sd compris entre 5 et 25m (frein vapeur)
  • E3 : Sd compris entre 25 et 200m
  • E4 : Sd supérieur à 200m

En intérieur, la membrane frein vapeur que nous recommandons le plus souvent est l’Intello plus (voir fiche produit pro clima systeme INTELLO) de chez PROCLIMA car elle a une valeur Sd qui varie de 0,25 à 25m selon les saisons. C’est l’idéal, car elle est plus ou moins ouverte à la vapeur en fonction du taux d’hygrométrie de l’air. Elle laisse passer la vapeur d’eau dans les deux sens ce qui permet aux isolants de sécher si un point faible avait permis à l’eau liquide de s’infiltrer.

Les membranes permettent également de faire l’étanchéité à l’air. Ce thème sera abordé dans un autre article.

À bientôt !

L’équipe BIOSFAIRE

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